Le protectorat au Maroc: lieux et espaces littéraires féminins

Considering the French protectorate in Morocco as a dynamic space for women’s literary productions, I examine the writing of French women travelers (novelists, poets and journalists) in Morocco during the pre-colonial and colonial period. I then consider Moroccan women’s novels composed in French in the 80s that revisited this historical period and reworked its many discourses. I argue that women travelers (1906-1936) wrote in a constrained colonial literary site in which they were required to follow the masculine hegemonic discourse and colonial mythology, albeit in a genre and style acceptable for women. The thesis also investigates how the Moroccan protectorate constituted a literary space of transgression due to the fluidity of its definition. I show that women writers were able to create a narrative where they could deconstruct the orientalist canon of the colonial discourse. I then conclude by arguing that Moroccan women writers produce a counter-discourse to the more dominant ones in this historical period and attempt to destroy much colonial and orientalist mythology. In this manner they make room for emerging voices; voices historically oppressed by a hegemonic Eurocentric and patriarchal discourse.

Alternate abstract:

Considérant le protectorat français au Maroc comme un espace dynamique de productions littéraires féminines, j'examine l'écriture des voyageuses françaises (romancieres, poétesses et journalistes) au Maroc durant la période précoloniale et coloniale. Je considère ensuite les romans féminins marocains composés en français dans les années 80 qui ont revisité cette période historique et retravaillé ses nombreux discours. Je soutiens que les voyageuses (1906-1936) ont écrit dans un site littéraire colonial contraint dans lequel elles étaient tenues de suivre le discours hégémonique masculin et la mythologie coloniale, bien que dans un genre et un style acceptables pour les femmes. La thèse étudie également comment le protectorat marocain a constitué un espace littéraire de transgression en raison de la fluidité de sa définition. Je montre que les femmes écrivains ont pu créer un récit où elles ont pu déconstruire le canon orientaliste du discours colonial. Je conclus ensuite en soutenant que les écrivaines marocaines produisent un contre-discours aux plus dominants de cette période historique et tentent de détruire une grande partie de la mythologie coloniale et orientaliste. Ils font ainsi place aux voix émergentes ; des voix historiquement opprimées par un discours hégémonique eurocentrique et patriarcal.